
On proposerait bien musiques « anomales » : au strict sens de l’étymologie grecque, hors pâturages, hors coutumes, non accréditées, non autorisées – bref, sans foi ni loi. Ou alors musiques « idiotes », c’est-à-dire à part, particulières irréductiblement. On aimerait bien entendre plus de musiques idiotes. Seulement si ces musiques étaient trop écoutées, assez fatalement elles perdraient leur caractère idiotique. La condition de leur survie est sans doute de rester marginales. Mais on peut tout de même agrandir le cercle, surtout quand il est très étroit, trop étroit – c’est ce à quoi Revue & Corrigée souhaite travailler dans les années à venir.
Poèmes-partitions réalisés a posteriori d’une « rumination », un dévidement de la pensée guidée par la langue (au sens proprement musculaire), c’est-à-dire d’une pensée venant après la langue, effectuée lors de performances en compagnie de l’artiste Berclaz de Sierre
Depuis la fin des années 70, David Jackman, que ce soit sous son propre nom ou sous le nom d’Organum, a produit un flot
continu de disques étranges qui se situent à la frontière entre noise, musique industrielle, ambient et musique contemporaine.
Il est possible qu’un des plus grands changements qui se soient produits dans la musique récemment, dans les dernières 20 ou 30 années plus ou moins, ait été la progressive disparition des catégories bien établies dans le processus de l’invention musicale, compositeur d’un côté, interprète et instrumentiste de l’autre.
Les amateurs de musiques « expérimentales » sont inquiets : il paraîtrait que le catalogue de distribution Metamkine s’apprêterait à tirer le rideau. Alors pour mettre un terme aux rumeurs, nous interrogeons Jérôme Noetinger et Franck Laplaine, qui va reprendre l’association Meta