SHADOW OF A ROSE / IN THE RAIN, IN THE NOISE / PETLA BOHUMINA
Le label polonais Monotype exhume un enregistrement d’il y a quinze ans. MEKANIK KOMMANDO fut un combo batave, né à l’aube des années 80, et proposa alors une new wave, alors naissante, mâtiné de rock progressif, ce qui en fit une certaine originalité dans ce courant où émargeaient aussi des formations telles que Mecano ou Flue.
« Shadow Of A Rose » fut leur 4e album (le 6e en comptant les EPs) et avant-dernier enregistrement alors que s’éloignait peu à peu le côté new wave. En effet, si certaines traces de ce courant musical perdurent dans le traitement des sons, il est plus ouvert et pourrait, curieusement, aussi s’inscrire dans un courant plus psychédélique initié par la génération précédente. Mélodies abouties, travail séduisant d’un violon aux accents folkeux, un brin de sonorités à la fois mystérieuses et chatoyantes font de cet opus un enregistrement des plus séduisants, à la croisée d’expériences variées, fécondes intégrant même (dans « First Reprise« , le dernier titre) quelques réminiscences de krautrock. Deux des musiciens de la formation, les frères Peter et Simon Van Vliet allaient d’ailleurs par la suite avec leur groupe The Use of Ashes s’engager davantage dans la voix du folk psychédélique.
Plus récent, enregistré en 2010 à Poznan et émanant d’un trio polonais, « In The Rain, In The Noise » se réfère aussi à une esthétique musicale des années 70, avec une prédilection pour les musiques atmosphériques, distillées à la fois par des instruments électroniques (T.E.R. au Yamaha CS5 et au kaossilator), acoustiques (Rafal Michalowski à la flûte, à l’harmonica, au duduk et à la voix, Tomek Mirt à la guitare, au mbira et à l’échantillonnage). La musique se veut plus ou moins écologique ou tout au moins frappée au sceau du développement durable (?) si l’on se réfère à l’intitulé des pièces (il est question de voix urbaines dans les dunes, de cottage, de camp de vacances) et à la pochette elle-même (carton recyclé, iconographie avec une maison de bois, des plantes…). La musique de BRASIL & THE GALLOWBROTHERS BAND s’apparente parfois à celle d’une autre formation polonaise, The Magic Carpathian Project, qui opérait dans les années 90.
Avec NEUROBOT et leur « Petla Bohumina« , l’auditeur reste dans le domaine des musiques atmosphériques avec une instrumentation plus contemporaine à base d’ordinateurs et de laptops, servis par un trio (Jacek Staniszewski, Artur Kozdrowski, Dominik Kowalczyk) auxquels se rajoute, sur le titre éponyme le platiniste DJ Zmarszcski. Enregistrées il y a déjà une dizaine d’années, les 5 pièces du recueil manquent certes d’une certaine originalité (assez inhérente à ce type de production) mais semblent faire œuvre d’anticipation avec l’un des titres, « Eyjafjallajökull« , calotte glacière islandaise incluant iconographiquement le volcan entré en longue éruption l’année dernière.
PIERRE DURR