A DOG ON THE WALL / SOFT MOVIES / ID.
GERARD MAIMONE
A DOG ON THE WALL
MUSEA RECORDS GW 3140
Distribution : Musea
CD
GERARD MAIMONE
SOFT MOVIES
MUSEA RECORDS GW 3146
Distribution : Musea
CD
Ancien musicien du groupe de jazzrock plus ou moins funky des années 70 que fut Spheroe, Gérard MAIMONE est déjà un vieux routier de la scène jazz française et plus précisément lyonnaise. VAZYTOUILLE est une formation plutôt jeune, composée de quatorze musiciens originaire du Nord. Cette différence générationnelle est palpable à l’écoute de ces trois enregistrements. Au-delà des expériences d’écriture davantage orientées vers le jazz (après des années à écrire pour divers types de spectacles (théâtre, cinéma, chorégraphie…), Gérard MAIMONE propose une musique qui, quoique nerveuse sur certaines plages (telle Zelda sur A Dog on the Wall) apparait globalement apaisée, en particulier pour ce qui concerne son jeu de piano. VAZYTOUILLE est davantage marqué par une vigueur plus juvénile et une urgence au service d’une musique qui semble encore chercher sa voie au sein d’influences variées des plus intéressantes.
Je jazz que développe Gérard MAIMONE, aussi bien dans « A Dog on the Wall » (recueil d’enregistrements effectués en public entre 2002 et 2010) et « Soft Movies » (album studio réalisé il y a tout juste trois mois) est plutôt un héritage d’un certain jazz des années 70 (à la fois proche de sa conjugaison britannique et des pratiques françaises héritées du jazz-rock de l’époque!) aux colorations suaves d’un jazz plutôt tranquille et tout en rondeur. Le premier se conjugue en quintet, au sein duquel on retrouve un autre vieux routier de la scène jazz française, le saxophoniste Jean Cohen (qui se rappelle encore du Cohelmec Ensemble ?), à côté du trompettiste Fred Roudet et d’une section rythmique. Dans le second, en quartet, c’est le saxophoniste Jean-Marie Peyrin au jeu plus retenu, et sans doute moins connu, mais aussi vieux compagnon de route de MAIMONE qui officie.
VAZITOUILLE ne développe pas de son côté les tendances les plus défricheuses d’une musique jazz mais use d’approches différentes, d’autant plus que cet orchestre de 14 musiciens se conjugue aussi en un collectif au sein duquel se développent plusieurs formules plus réduites, genre trio à cordes et musique de chambre ou trio plus orienté vers le rock. C’est aussi, partiellement une affaire de famille avec les trois sœurs Abdou (violon, violoncelle et saxophone). Comme son nom l’indique, la réalisation de ce premier enregistrement se présente en un creuset au sein duquel se côtoient dans une sorte de melting pot savoureux l’écrit et l’improvisation, des emprunts à la musique contemporaine ou aux musiques plus populaires avec plus qu’un zeste d’options zappesques. L’ensemble pourrait sembler roboratif, s’il n’y avait le dynamisme communicateur de la formation.
PIERRE DURR