SPLIT TAPE
OPERA MORT / DAMIEN SCHULTZ
TANZPROCESZ TZPCS21
Distribution : Metamkine
CASSETTE
A vo(u)s lecteurs ! Une cassette à se procurer au plus vite avant épuisement des stocks ! Si le duo OPERA MORT a déjà été publié notamment sur Bimbo Tower Records, vous aurez aussi le bonheur de découvrir pour la première fois le performeur DAMIEN SCHULTZ sur bande. Qu’on me dise si je me trompe. Quatre titres d’ OPERA MORT au plus hypnotique de sa forme. Trimballée et démantibulée pour être enregistrée à Paris, San Diego, Portland (chez et avec les Smegma) et à Prague. De la rage en ondes analogiques modulaires, un squelette de manipulations et détournements de machines homemade. Un lo-fi déterminé à en découdre avec la no-wave et le post-indus. Dans un esprit série Z pour vos pires cauchemars. OPERA MORT triture encore leur univers bien à eux dans des sillons plus dark qu’à leur accoutumée. Quatre propositions qui s’articulent dans un trip qui ferait la bande son parfaite à une de mes lectures du moment, la bande dessinée de Charles Burns, Black hole. Une mention spéciale au dernier titre, qui secoue les Wolf Eyes là où on ne les attendait plus. Le tout avec un son incroyable pour un support analogique. OPERA MORT is not dead ! Nous entrons en face b dans l’intimité de « Peggy Sue », le « tube » de DAMIEN SCHULTZ. Une grande chance de pouvoir réentendre les pérégrinations de « Peggy ». Une errance en cascades de micro-événements, les souvenirs qui se brouillent, les spirales de ses pensées souvent sombres s’enroulent dans des vocalises tournoyantes, sa hargne d’ado dans le punk du ton qui prend les tripes, jusqu’à temps qu’on y voit la lumière. Incroyable performance sonore, une succession de phrasés qui emprunte autant à la poésie sonore qu’au punk. Ces phrasés saccadés se révélant finalement très musicaux avec ce fameux jeu sur les répétitions, tel un cd rayé. Principale marque de fabrique de DAMIEN. Une dramaturgie urbaine, virile, où le corps tout entier vous parle, vous secoue. Comme sur cette pièce inspirée par Vlaslav Nijinski. Une mise en scène physique, qui se retrouve aussi sur les enregistrements. Même sans les images. Sensations maximums garanties.
CYRILLE LANOË