SOUVENIR OF ITALY
GUSTOFORTE
LP
Deux pièces en plein cœur des années post punk, post disco et collages arty en Italie. Deux pièces en plein cœur des années 80, l’une en 1985 avec « La Merda che fuma », et l’autre en 1986, avec « Souvenir of Italy ». Il y a peu, j’ai suivi un documentaire autour du collectif Trax, et autour du label Mutazione, dont le label electro Strut vient de sortir une compilation. Et j’ai donc pu découvrir une partie immergée de cette scène electro/new wave en Italie, que je connaissais d’ailleurs très peu. On retrouve cette ambiance sur ce très beau picture disc dont il ne reste plus que 23 exemplaires des 150 copies disponibles en vinyle (première fois que je vois cette information sur un site web), et une version cassette quant à elle a priori plus facilement disponible, avec un côté arty, industriel, aux collages improbables d’hymnes, de surf pop, de piano, de boites à rythme d’époque. Un bricolage qui les rendrait presque les Smegma italiens. En plus exacerbés sur les collages. Les amateurs d’electronica sauront tout aussi apprécier, principalement ceux qui parfois s’aventureraient du côté de Vitamin b12. Ici on parle plus de la face « Souvenir of Italy ». Ce qui sonorise le plus le sous-titre du groupe, « GUSTOFORTE, Italian Antipop Group ». Sur « La merda che fuma », soit la face opposée, on met un pied dans l’électroacoustique. Et dans un foutoir organisé souvent prêt à faire dans la déconnade et introduire, dans les premiers, les sonorités 2 beats d’une game boy, dans un énième degré que manient tout aussi bien les Micro-Penis. Ce disque est donc un non-disque de post punk, un non-disque bruitiste, un non-disque de new wave, mais tout ça à la fois. Et vingt ans après ça sonne encore très bien. Mais l’on ne sait pas trop pourquoi on l’a ressorti ce disque. Surtout à si peu d’exemplaires. Surement pour bien garder encore le secret. Un non-disque je vous disais. Mais dépêchez-vous, vous disais-je aussi.
CYRILLE LANOË