KPPB / BROMBRON#27:NIJMEGEN PULSE

ALAN COURTIS+BJ NILSEN

BROMBRON#27:NIJMEGEN PULSE

KORM PLASTICS KP 3057

Distribution : Metamkine

CD

COURTIS/MOORE

KPPB

EARBOOK RECORDINGS EARBOOKRECORDINGS002

Distribution : Import

CD

Le globetrotteur Alan COURTIS nous fait partager ses rencontres qu’il affectionne tant (et qui sont le vrai socle de ses tournées), à travers deux de ses nouveautés le concernant. Ce qui ne nous empêchera pas d’ombrager sur son passage, Aaron MOORE (batteur de Volcano the Bear) et Bj NILSEN (plusieurs productions sur Touch). Avec la batterie fantaisiste, poétique et rythmique d’Aaron MOORE, ça sentirait presque le ciné-concert. Sous des airs de nouvelle vague et de psychédélisme. Je citais récemment (et pour celle-ci de citation, c’était rare jusqu’ici) Labradford, cette fois c’est le piano de Pan American (avec un des Labradford) qui nous est rappelé, sur ces notes lointaines et binaires. Laissant place à un lancinant jeu de cordes en balancier, introduisant un balafon qui trouve largement sa place. Une première pièce quasi en trois parties distinctes, suintant l’immobilisme psyché tout en débutant sur des dynamiques contemporaines comme ont pu le faire Radian ou Streifenjunko. Ce qui donne vous l’avouerez, un savoureux mélange. A l’image des deux artistes, sachant nous faire voyager tendrement. Comme sur cette deuxième pièce, qui continue le fil des percussions, amorcé sur la fin de « King Pancreas », dans une musique répétitive aux notes cristallines ondulantes, nous amenant sur un plateau la guitare acoustique démantibulée d’Alan COURTIS, puis des notes à l’archet sur un violoncelle qui n’en est peut-être pas un. Voilà l’ambiguïté sonore que j’adore le plus chez Alan COURTIS. Cette poésie dont je parlais déjà dans la chronique d’une des cassettes du label Kommanull. Plus qu’un ciné-concert, on se croirait plongé parfois dans une foire poisseuse et mystérieuse, en plein milieu d’un cirque féérique et mystique, sur un numéro d’équilibriste (on parlait de fil tout à l’heure n’est-ce pas) qui colle si bien aux univers de ce disque. L’orgue de fin renforçant cette image. En guise de générique de fin, les deux nous la jouent krautrock à la Can et psyché à la Captain Beefheart. De doux rebondissements. Sur le label d’Aaron Moore, Earbook Recordings. Cap sur la petite ville De Nimégue au Pays-Bas. Et direction évidemment le lieu alternatif Extrapool. La série Brombron a été initiée par Frans De Waard. Il réunit ici Alan COURTIS et BJ NILSEN (connu aussi sous le nom de Hazard). Il s’agit d’une visite guidée sonore à la sauce piquante de cette petite bourgade du sud du pays. Quatre visions d’un field recordings radiophonique, forme à nouveau de voyage pour COURTIS. Des prises de sons brutes, des oiseaux sur un plan d’eau qui se dissipent au moment où sonnent les cloches de l’église. Du pur recueillement sonore. En mode électroacoustique minimal, d’où émergent ces sonorités du quotidien. Et l’on reconnait surtout l’art du souffle de Bj NILSEN, cherchant bien souvent le dernier, de souffle, dans une ambiant froide, un art brut proche du silence. La dernière pièce entretient le mystère d’une discussion captée le temps d’une marche à entendre le vent dans les micros. Sans le vouloir, cet instant va laisser un peu plus loin apparaitre un moment incroyable d’ambiant noise wall comme dirait Greg Angstrom. Deux minutes d’une dynamique proche de l’insoutenable. Grand moment de ce disque pas simple à appréhender, mais cette chute nous donne envie de la recommencer cette visite. Et je ne saurai que trop vous recommander la formidable lecture d’un interview/article sur Alan COURTIS dans le Wire du mois de juillet, numéroté 365.

CYRILLE LANOË

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