HANTASIVE / DÉDALES
J’ai tellement mis le temps à écrire cette chronique, que ce mini LP de KAUMWALD semble a priori sold out. Néanmoins, je ne pouvais pas rester sans vous dire tout le bien que je pensais de ce disque. Quelle fraicheur chez ce duo français édité par un label anglais, Opal Tapes. A l’image récemment du dernier OPERA MORT, lui aussi sorti en Grande Bretagne, sur Alter. Deux duos donc, et une similitude jusque dans le fait qu’un membre de chaque formation habite Bruxelles. D’autres similitudes rassemblent ces deux univers et ces deux disque sortis en janvier et avril de cette année. KAUMWALD oscille entre indus froide, clinique, oscillante et répétitive. On ressent les ponts entre ces musique électroniques et l’électroacoustique, dans la trituration de nappes analogiques. KAUMWALD hésite, et marche très bien sur son fil tissé par des machines lo-fi bouclées et promptes à l’accident. Cette fraicheur dont je parlais est à rapprocher sur certains titres d’une no-wave du début des années 80. Qui fabrique ici des bulles psychédéliques, parfois même rugueuses. Si ce mini LP est sold out (sur le site du label tout du moins) jetez vous sur le bandcamp du groupe. Ces bulles psychédéliques sont aussi utilisées chez OPERA MORT. J’ai déjà écrit tout le bien que je pensais de ce duo tout terrain, pour une musique souterraine. On laisse le statique se fissurer, s’étirer. On ramasse les basses, les potards ouverts progressivement à 180°. Ouverture. Il en est question je trouve sur ce disque, si l’on regarde dans le rétro les productions précédentes du groupe, qui étaient aussi « ouvertes » à leur manière bien évidemment. Bien plus ambiant que ses petit frères ce Dédales. On y glisse beaucoup sur ces dédales, on affine les espaces. Une nouvelle direction, qui voulue ou pas, réussit pour moi une nouvelle fois à démontrer tout le talent de ce duo dont je ne saurais également aussi que trop vous conseiller les escapades de Jo sur son projet Fusiller, sur sa structure Tanzprocesz, et l’excellent split avec Balinese Beast. Au moment où je vous écrit, OPERA MORT se fait quasi krautrock, sur Baillon rose.
CYRILLE LANOË