S/T
eux disques. Deux duos. Deux duos traitant le mélange électroniques/acoustique. Où l’on retrouve deux artistes français au parcours parfois parallèle. ERIK M aux platines cdj et électroniques, Kasper T Toeplitz à la basse et à l’ordinateur. Erik avec le batteur du trio autrichien Radian MARTIN BRANDLMAYR (disques sur Thrill Jockey et Mego) ou encore Trapist (un disque sur Hathut) et Polwechsel entre autres. Kasper avec Daniel Buess au tom basse, pièces métalliques et électroniques. Une pièce d’une quarantaine de minutes aussi agressives que parfois ambiantes. Le tout tartiné de noise bien sur. J’y vois trois parties, la première s’approchant du doom de Sunn O))). Une belle masse sonore s’ouvrant sur une musique post-industrielle tribale de toute beauté. Appuyée par un tom basse faisant face aux vents électroniques montés de fréquences bondissantes et profondes. Ça mute sur une dernière partie où évidemment ça se gâte. La phase la plus harsh noise du disque. Un harsh noise quasi dark. Un excellent disque d’impro-noise. Bien longtemps que je n’avais pas entendu ERIK M sur disque. J’avais beaucoup plus suivi les apparitions de MARTIN BRANDLMAYR. Une rencontre sur le papier plutôt surprenante. Martin continue d’explorer les vibrations des éléments d’une batterie minimaliste. Dans une gestuelle personnelle faite de souffles aux baguettes « balai », directement inspirée de la no-wave jouée de façon dépouillée et ultra minimale, un peu à la manière de Burkhard Beins ou Jason Kahn par exemple. Néanmoins, ERIK l’entraine dans une certaine musculation de son jeu. L’encourage à frapper d’avantage. Tout en gardant sa trajectoire si reconnaissable. A l’inverse, ERIK module un plus que je ne lui connaissais. Laisse s’étirer des électroniques parfois juste crades ce qu’il faut. Pour atteindre notamment sur Pneuma, ce qu’il sait faire de mieux : l’envoi de courtes séquences imposant le silence et donc un jeu de batterie dans le temps. Et ça fonctionne parfaitement. Un peu comme chez MY DAILY NOISE, on fricote avec la masse sonore. Surtout sur « Répercussion » et « Underdense ». L’assemblage de ces deux univers provoque une belle collision minimale, à la fois dense, et silencieuse. J’ai quand même une préférence pour MY DAILY NOISE.
CYRILLE LANOË