ISIS AND OSIRIS / HEUREUSEMENT QUE LE SANG SÈCHE VITE

5599

HEUREUSEMENT QUE LE SANG SÈCHE VITE

NASHAZPHONE

LP

SAM SHALABI

ISIS AND OSIRIS

NASHAZPHONE

LP

Je connais surtout Sam SHALABI pour faire partie du Shalabi Effect depuis le début des années 2000. En solo il joue depuis, surtout du trad, sur plusieurs disques chez alien8 au Canada où il vit en partie, lorsqu’il n’est pas au Caire. Ici j’y reconnais principalement des influences chicagoanes, du collage de voix, des toux sur bande qui accompagnent des attaques au piano, sur fond de oud et de jazz abstrait, un peu à la manière de Matana Roberts dans les compositions, et dont je ne saurai trop vous conseiller son dernier disque « COIN COIN Chapter Three: River Run Thee  » sur Constellation. C’est quasiment le même montage, là ou Matana joue du sax, ici c’est le oud qui le remplace. Un travail de composition mêlant acoustique et travail sur bandes. Le disque est une reconstitution d’un live pour lequel il nous manque le lieu d’enregistrement et sa date, mais peu importe, un son parfait restitue à merveille les veloutes proposées par Sam, suffisamment chaleureuses et rondes pour nous envouter. Là ou réussit et réussira toujours Nashazphone, lorsque je vous parlais des grands écarts tout à l’heure, c’est qu’on sent des liens entre chaque production même si le vecteur et l’univers n’ont sur le papier rien à voir. Ce travail sur les voix sur la deuxième pièce aurait pu se retrouver sur le disque d’Èlg par exemple. Un vrai choix artistique. Cela manque suffisamment pour être signalé. Et non moins évidemment, deux belles pièces pleines d’audaces. Suite à sa première empreinte sur le catalogue Nashazphone avec Aliquid et l’excellentissime et tout autant ultra recommandé « Kriegspiel », Jean Marc Foussat revient avec un nouveau duo, 5599, accompagné d’un tout jeune improvisateur de 17 ans, Augustin Brousseloux à la guitare, Jean-Marc évidemment à l’AKS. Trois titres d’improvisation abyssale, de ritournelles dynamiques, de jeu tout simplement, comme le dit si bien Noél Akchoté dans les notes de presse. Augustin n’est pas seulement guitariste, il souffle aussi dans un sax alto. Et on ne s’y attend pas. Jean-Marc non plus ne s’y attendait surement pas, lui qui venait d’envoyer une grosse boucle synthétique binaire, reçoit, tout comme nous, un bel assaut sous une quasi forme de solo très bien placé. Une musique presque déstabilisante, surtout sur cette deuxième face où le sax prend de l’ampleur, prend de la hauteur. Où Jean-Marc use encore plus d’ingrédients de musique concrète/électroacoustique. Si le disque d’Aliquid reste mon préféré a priori, celui-ci reste tout autant intéressant pour ses sonorités originales.

CYRILLE LANOË

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