PERSECUTIONEM / WHITER THAN WHITE
J’ai envie de dire enfin ! Et merci à Rotorelief de me/nous faire découvrir ces pionniers de la musique industrielle et noise tels MAURIZIO BIANCHI. Pour moi un homme de l’ombre, au défi, je ne connais quasiment aucun label ayant édité ses disques sur les trente dernières années. Et pourtant un nom qui m’est indirectement familier. Réparation faite, ceci est une réédition « violette » d’un premier tirage en 2009 de ce six titres, « Persecutionem », sur le même label, et à nouveau en vinyle, tiré ces jours-ci à trois cent trois copies. Son travail s’apparente sur ce disque à la créations de spirales répétitives un peu krautrock (sur « Captured »), boucles en place dès le départ puis sans cesse en mouvements ondulatoires, très froids. J’ai pensé à Aube dès le début, et en me documentant sur sa biographie, j’ai constaté sans surprise qu’une collaboration existe entre les deux. Tout comme une autre, encore moins surprenante avec Francisco Lopez. Il semblerait qu’il ait mis fin en 2010 à toute activité d’enregistrement voire de pratique (à vérifier). Ici, on constate un processus de composition abstraite à base de reverb analogiques (un bon exemple avec le titre « In the arena »), exploitées jusqu’à la moelle, sans trop d’effets, cette reverb étant elle-même un effet n’est-ce-pas. Et la boucle est bouclée. Cherchez chez votre disquaire si vous êtes à Rennes ou Paris (vous saurez où aller!) si vous voulez poursuivre l’expérience, car au tarif annoncé sur le site du label et à coup sur et donc à sa décharge, victime des frais de port exorbitants désormais pratiqués, vous pourrez peut-être faire une petite économie. Une autre totale découverte pour moi chez ce label avec le trio LES BELLES NOISEUSES. Le nom de ce trio français m’avait interpellé. Ce que j’y découvre derrière, outre le fait qu’il s’agisse du titre d’un film de Jacques Rivette, est une dark-folk à base de voix caverneuse, contrebasse et guitare acoustique. Pas vraiment habitué au genre, je vais y aller avec mes peu de connaissances. En première impression l’ambiance générale me fait penser à Kat Onoma. Ou la dernière impression que j’en ai, celle de l’époque du titre « The Animals » sur leur album Stock Phrases de 1990. Entre pop classieuse m’évoquant aussi de loin, les Tindersticks sur le titre « A Presage of evil », et cold wave comme sur « Ursa majoris 47 ». Encore plus intriguant est ce côté glam rock qui rôde également sur ce titre. Véritable tube. La deuxième face du disque se fait résolument pop. On croirait entendre du Michael Gira de temps à autre. Pas forcément suffisant pour me convaincre. Suffisamment pour ne pas me faire dire que ce disque ne me parle pas du tout.
CYRILLE LANOË