ERRORS OF THE HUMAN BODY

ANTHONY PATERAS

EDITIONS MEGO EMEGO140

Distribution : Metamkine

LP/CD

L’ambiance est presque jetée dès l’évocation du titre du disque, Errors of the human body. Forcément cela évoque l’expérience, la génétique. Pas de surprise donc de découvrir très vite qu’il s’agit d’une bande originale de film du même titre, composée par l’artiste australien ANTHONY PATERAS. Encore plus d’évidence lorsque l’on découvre que le film a été tourné au Max Planck « Institute for Molecular Cell Biology and Genetics » de Dresde en Allemagne, équivalent de l’Institut Pasteur. Le réalisateur Eron Sheean, australien lui aussi, avec qui ANTHONY PATERAS a déjà travaillé sur plusieurs de ses courts-métrages, s’y est immergé cinq années avant de réaliser son film. Un travail autour d’expériences sur cellules par le père d’un enfant disparu. Confrontant le choc émotionnel à la science et ses possibilités. ANTHONY PATERAS poursuit son travail de compositeur. Tel qu’il l’a déjà entamé sur ses deux disques parus chez Tzadik. Où l’on retrouve d’ailleurs un des musiciens issu de ces sessions, Erkki Weltheim, au violon. Trois « cellules » interprètent cette bande originale forcément glaciale, tel qu’on imagine ces couloirs et ces laboratoires, sous des enfilades de néons. Une section cordes en trio, une autre formée de trois souffleurs et une dernière de percussions, sous le nom de Speak Percussion. Ainsi que deux électrons libres, ANTHONY PATERAS himself avec son superbe solo « Burton’s lullaby » et la magie du piano qui opère à merveille, et Elizabeth Welsh avec quelques cordes supplémentaires comme le disent les notes de pochettes. Je n’ai pas vu le film et je me demande bien quelle approche j’aurai de celui-ci, moi même immergé depuis quelque temps dans sa bande originale. Cela ne troublerait-il pas ma perception de l’énigme car il est évident qu’à l’écoute du disque, nous serons face à un film entre science fiction et thriller. Jouant je suppose sur l’ambivalence entre réalité et fiction. Malgré tout, les propositions musicales,vingt et une en tout, arrivent je pense à fonctionner par elles mêmes. Sans être une œuvre magistrale, cette bande originale en tant qu’ « album » questionne quelques préceptes des musiques krautrock en les mêlant à des ondulations droniques, là où finalement le krautrock s’arrêtait bien souvent me semble-t-il, tout en s’en inspirant. Les pastilles « Farhrschein bitte » et « Automatic » le démontrant parfaitement. Avec aussi parfois des électroniques proches d’Alva Noto, qui ne sont pas sans rappeler son duo avec Ryuichi Sakamoto. En toute modestie, je pense que cette bande originale arrive à s’affranchir de temps à autre des modèles du genre. Même si je suis loin d’être un connaisseur du genre. A tel point que je n’avais jamais écrit à propos de musiques de films. Film qui va recevoir a priori une distribution internationale notable.

CYRILLE LANOË

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