SCARCELY A PAUSE IN THE PROCESS OF BUTCHERING / THE TRUE POISON / EDDY BEAR STINKS REAL BAD NOW / ARKINOID / LOST HORIZONS
VIOLENCE AND THE SACRED
SCARCELY A PAUSE IN THE PROCESS OF BUTCHERING
VIOSAC VATS4
CD
VIOLENCE AND THE SACRED
THE TRUE POISON
VIOSAC VATS5
CD
VIOLENCE AND THE SACRED
TEDDY BEAR STINKS REAL BAD NOW
VIOSAC VATS6
CD
VIOLENCE AND THE SACRED
ARKINOID
VIOSAC VATS7
CD
VIOLENCE AND THE SACRED
LOST HORIZONS
VIOSAC VATS8
CD
Graham Stewart, l’âme de la formation canadienne VIOLENCE AND THE SACRED (qui se produit désormais sous le raccourci de VIOSAC) a décidé de publier sur son label des inédits ou des enregistrements parus sur K7 dans la 2e moitié des années 80 (1986-1987), avant la parution de son premier LP, « Suture Self ». Mis à part un peu moins qu’une trentaine de minutes (sur l’ensemble des 5 CDs) enregistrée en studio, l’ensemble du contenu des 5 albums a été capté lors de concerts, à Montréal (aux Foufounes électriques) et surtout à Toronto (au Fallout Shelter) entre mai 1986 et mai 1987, concerts en général accompagnés de projections vidéo. Une dizaine d’autres éditions/rééditions sont attendues.
VIOLENCE AND THE SACRED toujours avec le même line-up*, à savoir St. Deborah à la voix, Scott Kerr à la boite à rythmes, Graham Stewart au violoncelle et au synthé, Ted Wheeler à la guitare, instruments auxquels se rajoute l’utilisation de bandes magnétiques – qui de ce fait caractérise alors son univers sonore – se présentait alors sous l’étiquette de groupe d’improvisation.
C’est dire que l’atmosphère musicale présente une relative homogénéité de « Scarely… » à « Lost Horizon ». Avec bien sûr une maitrise plus importante vers la fin, décelable notamment dans les enregistrements studios. Alors que « Scarcely… » relève encore d’une sorte de cri primal, d’une spontanéité certes réjouissante et décapante, avec un jeu de guitare noisy, les enregistrements suivants sont plus nuancés et, à vrai dire, plus intéressants à écouter chez soi, au point que les stridences initiales ont pratiquement disparu du concert de mai 1987. La coloration sonore induite par le choix des bandes magnétiques diversifie les approches d’une pièce à l’autre, les emprunts pouvant être pris aussi bien dans la musique irlandaise, dans les musiques de film glamour, que dans les musiques symphoniques, celles de fêtes foraines voire les berceuses écossaises. Sans parler de l’une ou l’autre référence au Captain Beefheart (in Wee Willie Winke, album « Teddy bear stinks real bad now »).
Malgré le signifiant qu’est le nom de la formation, la musique (de même que certains titres) n’est pas exempte d’humour. Mais ce qui retient surtout l’attention, c’est le choix des lectures. St. Deborah y récite des textes parfois triviaux voire succulents, empruntés à Terence Sellers (the Correct Sadist), à Jack Morin (Anal Pleasure & Health), à Faith McNulty (the burning bed) dans les deux enregistrements de 1986, à Antonin Artaud (Center-Mother and Boss-Puss), à Samuel Becket, Friedrich Nietzche, Alfred Jarry, et à Lautréamont (dans les trois enregistrements de 1987). Sans être aux antipodes de la production actuelle de VIOSAC, ces 5 enregistrements valent assurément le détour.
*la formation existait à la même époque avec d’autres line-up, notamment en tant que big band
PIERRE DURR